vendredi 4 novembre 2016

DiscourT d'inauguration de Bruxelles déci-belle


DiscourT (car pas trop long) 
d'introduction à Bruxelles déci-belle

Bonjour à toutes et à tous,

Étant donné sa popularité internationale et le fait que beaucoup de dames d'un certain âge dont certaines ici présentes ce matin rêvent en secret de l'avoir comme beau-fils (il parle bien, a une bonne situation et est très bien de sa personne), j'aurais voulu inviter, pour inaugurer ce Bruxelles déci-belle, Monsieur Paul Magnette, négociateur du Traité d'échanges commerciaux avec le Canada, célèbre maintenant partout dans le monde, dans l'espoir de l'entendre nous annoncer ce que moult Français ont appelé de leurs vœux ces dernières semaines, CETA-dire, oui, dois-je le répéter, c'est-à-dire l'annexion de la France à la Wallonie pour résister au rouleau compresseur des Multinationales.
Lorsque je l'ai invité, il a d'abord dit non, ce qui ne m'a pas découragé puisque je sais
qu'il a maintenant l'habitude de dire oui après avoir dit non. J'ai insisté. Il a fini par dire CETAvoir, ce qui m'a laissé un peu d'espoir. Puis il a dit CETAbominable, j'ai trop de travail, je n'arrive pas au bout des 1600 pages du traité… Mais lui ai-je rétorqué, c'est inutile, le traité est signé, CETAdjugé, CETAdmis CETAdvenu, CETAcquis, que puis-je encore dire, CETAchevé, CETActé… Mais voilà, CETAffligeant, il ne sera pas là. J'ai beau lui avoir dit que tout le monde pouvait se tromper (moi-même je dois avouer que j'ai utilisé ma messagerie personnelle pour informer des centaines de gens de l'existence de Bruxelles déci-belle - quand je lui ai dit çà, HILLARY), mais rien ne l'a convaincu de nous rejoindre.
Donc comme personnalité présente à ce premier jour de Bruxelles déci-belle, vous devrez, et je m'en excuse, vous devrez vous contenter de quelqu'un de plus modeste et qui surtout a accepté mon invitation sans rechigner, je veux parler bien sûr de moi, moi, oui, moi, car après toutes les galères que mes coéquipiers et moi avons dû supporter pour organiser cet évènement, je suis presque devenu une personne alitée…
Quoi qu'il en soit, Bruxelles est là et il ou elle vous attend patiemment.
Je sais, elle doit être du genre féminin, ce "elle" dans son nom l'évoque à souhait. Mais ce "s" final à Bruxelles, dites-moi ? Serait-elle donc aussi plurielle ? Moi qui la croyais singulière, si singulière.
Pourtant, je pourrais vous parler de ses ordures, des dépôts clandestins, de ses chantiers permanents, de ses embouteillages et même de ses tunnels qui se délitent, de ce palais de Justice couvert d'échafaudages depuis près de quarante ans et de cette basilique grotesque à l'autre bout de la ville (combien pourrait-elle accueillir de réfugiés ?). Non, ça suffit. C'est une tradition, il parait qu'on ne fait pas de politique à l'Oulipo. Et puis on n'est pas à Bruxelles pou-belle ici, mais bien à Bruxelles déci-belle.
Place donc aux bruits de la ville et à la musique ! Et même aussi au silence…